Antoine Choplin explore de nouveau l’histoire du XXe siècle en s’attachant, comme toujours, à ses personnages secondaires.
L’intrigue de son dernier roman suit le parcours – presque une initiation – de Tomas Kusar, modeste employé des chemins de fer à Trutnov, dans la Tchécoslovaquie communiste. A l’occasion du bal des cheminots, une troupe venue de Prague tente de donner une représentation théâtrale. C’est là que Tomas rencontre Václav Havel. Cette rencontre va (bien sûr) changer sa vie.
Presque tranquillement, Antoine Choplin évoque le processus de ce que l’on appelé la « révolution de velours » : le roman se ferme sur la victoire de Havel.
Le style est toujours aussi impeccable, sans fioriture inutile ni dialogues excessifs : Choplin utilise l’ellipse, le flash back, les phrases plutôt courtes. Sa marque de fabrique est de savoir parler des choses graves voire odieuse avec une délicatesse redoutable (à cet égard, lire dans La nuit tombée les pages sur le désastre de Tchernobyl) .
Ici, c’est la puissance de l’art théâtral qui est à l’oeuvre doublée de la solidité d’une amitié qui va permettre à Tomas d’ouvrir sa conscience politique (voir les superbes pages 41 à 47 sur le pouvoir du théâtre). On apprend beaucoup avec ces Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar : sur l’amitié, on l’a dit, sur l’histoire de la Tchécoslovaquie, sur l’engagement.
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Il faut également noter le remarquable travail de l’éditeur : La Fosse aux ours qui depuis 20 ans nous permet de découvrir des textes originaux. Certains sont sur les rayons de votre médiathèque : lisez-les !